Ernest Turc, créateur de variétés depuis 5 générations
Ernest Turc est engagé depuis de très nombreuses années dans la création de nouvelles variétés, que ce soit en anémones, en renoncules, en alstroemères, en cannas, mais aussi et surtout en dahlias, son espèce-phare et emblème de l’entreprise. Sa vocation a toujours été d’apporter sur le marché des variétés innovantes et de grande qualité, afin de proposer, à ses clients et aux collectionneurs du monde entier, un catalogue variétal riche, varié et sans-cesse renouvelé.
Un catalogue de plus de 2500 variétés, dont 1500 variétés de bulbes, 250 créations de dahlia, 800 références de semences potagères, aromatiques et 250 variétés de graines de fleurs.
Un savoir-faire reconnu et récompensé
Aujourd’hui, Ernest Turc c’est un savoir-faire inégalé en création de nouvelles variétés de dahlias. L’entreprise en propose plus de 300 à son catalogue, dont près de 150 sont issues de son programme de création variétale.
Certaines de ses variétés sont connues dans le monde entier, à l’image de ‘Chat noir’, variété créée en 1975 et encore aujourd’hui le premier dahlia produit au Royaume Uni.
De nombreuses créations, comme ‘Friandise’, ‘Nirvana, ‘Montreuil’, ‘Bright & Black’ ou encore ‘Néo’, mais aussi de nombreuses autres, sont régulièrement plébiscitées et distinguées dans les concours internationaux de dahlias.
Un programme de création variétale qui évolue avec ses consommateurs
Aujourd’hui, le contexte dans lequel nous vivons est particulièrement mouvant et évolutif. Les habitudes des jardiniers changent. Ils sont devenus moins expérimentés et adeptes d’une consommation de végétaux qui nécessitent le moins d’entretien et de soins possible.
Par ailleurs, la considération environnementale est également un nouveau facteur majeur de nos sociétés, et les programmes de création variétale doivent intégrer de nouvelles orientations comme la résistance à la sécheresse, l’attrait de certaines espèces pour la biodiversité, la résistance naturelle aux maladies, etc…
Ernest Turc a la vocation de créer et de mettre sur le marché des nouvelles variétés qui répondent à toutes ces problématiques et enjeux. Son programme de création variétale doit en être le reflet en relevant ces nouveaux défis.
Ernest Turc a de ce fait orienté son programme de création sur des variétés naturellement compactes, très florifères, nécessitant peu ou pas de tuteurage, résistantes à l’oïdium, ou encore présentant une bonne durée de vie en vase. Tous ces critères, combinés à des floraisons exceptionnelles, des coloris vibrants, mais aussi des feuillages décoratifs, noirs ou pourpres, sont les clés pour créer l’émerveillement et la satisfaction des nouveaux jardiniers d’aujourd’hui.
Mais au fait, la création variétale, comment ça marche ?
La création variétale est réalisée par hybridation. C’est un phénomène naturel qui fait appel au processus normal de reproduction sexuée des végétaux. Dans le cas de la création variétale, on va se servir de cette technique, dont le but est de créer de la diversité, en mariant deux parents spécifiques, dont certains caractères ont été identifiés comme intéressants. Il peut s’agir de critères esthétiques, comme la couleur ou la forme de la fleur, la couleur du feuillage, la hauteur de la plante, ou encore des critères agronomiques comme le rendement, la précocité de floraison ou la résistance à une maladie par exemple. L’objectif de ce « mariage forcé », est alors de trouver, parmi les descendants, un ou plusieurs individus « dits améliorés », ayant hérité d’une combinaison de ces caractères intéressants rassemblés sur une seule et même plante.
Les différentes techniques d’hybridation
La première, dans laquelle on laisse totalement faire la nature, est appelée hybridation spontanée. Dans ce cas, c’est le vent ou plus souvent les insectes butineurs qui sont les « entremetteurs », et qui vont aléatoirement guider les grains de pollen vers les pistils. Les résultats de ces hybridations sont souvent très aléatoires, et la probabilité d’obtenir des plantes intéressantes issus de ces croisements, qui répondent aux objectifs fixés, très faible.
A l’inverse, on appelle hybridation contrôlée ou manuelle, une technique de croisement qui consiste à choisir deux parents, souvent à les isoler, puis à prélever manuellement le pollen sur une des deux plantes (on appellera cette plante le père), et de le déposer à l’aide d’un pinceau sur le pistil de la deuxième (la mère). Les résultats sont beaucoup plus ciblés, et la probabilité de trouver parmi les descendants des individus correspondant aux objectifs fixés est forte. Mais ce travail est long et fastidieux.
Il existe alors une technique intermédiaire, dite semi-dirigée, qui consiste à planter dans une petite parcelle plusieurs parents ayant des caractéristiques intéressantes. Cette parcelle doit être isolée et éloignée physiquement de toute autre source de pollen de la même espèce. Ensuite, on laisse faire les insectes, qui vont se déplacer de fleurs en fleurs, mais essentiellement au sein des fleurs de cette petite parcelle. En général, les résultats sont assez ciblés, et la probabilité d’obtenir des descendants ayant les caractéristiques recherchées est bonne, corrélée à un effort relativement modéré.
Et ensuite ? Tout est dans la graine !
Cette fécondation, une fois réalisée, va entrainer le développement d’un fruit, dans lequel se trouveront les graines.
Dans le cas du dahlia, la fleur, ou plutôt l’inflorescence (chaque « fleur » de dahlia n’est pas une seule fleur, mais une inflorescence composée de nombreuses petites fleurs serrées les unes contre les autres, appelées fleurons) est composée d’une centaine de petits fleurons. Les fleurons centraux, dont les étamines deviennent jaune d’or, sont les fleurs fertiles, et ce sont eux qui sont fécondés en cas d’hybridation. Une fois fécondés, les ovaires des différents fleurons se renflent et les graines se forment. On récolte alors les graines quand celles-ci sont mures, souvent au cours du mois d’octobre, lorsque le capitule de l’inflorescence ressemble à une fleur séchée un peu épineuse. Chaque inflorescence produit en général de 10 à 50 graines.
Des semis pleins d’espoir
Les graines récoltées sont ensuite semées le printemps suivant dans des petites mottes, puis les jeunes plants sont replantés en pleine terre à partir du mois de mai. Ces plants, dans le cas du dahlia, fleurissent l’été de la même année. Et c’est là que la magie opère, car la diversité des plants obtenus, tous nouveaux, uniques et originaux, est souvent très importante, avec des combinaisons de caractères originales, parfois improbables… et parfois exceptionnelles !
C’est là que le travail du sélectionneur commence… identifier l’exceptionnel… ou comment repérer les best-sellers de demain !